Quand la guidance parentale soigne le déterminisme parental

Régulièrement, j’accueille des parents, père ou mère, en détresse. En burn-out parental ou à l’aube de celui-ci, que leur progéniture ait 5, 15 ou même 35 ans, ces parents me demandent très rapidement avec beaucoup d’émotion : « Mais qu’ai-je fait que je n’aurais pas dû faire ? Qu’ai-je loupé ? Qu’ai-je raté dans son éducation ? »  

 

 

Ce questionnement reflète bien souvent la pointe émergée de l’iceberg qu'est le sentiment de honte et de culpabilité devenu toxique chez ces parents ; attestant de la croyance d’un déterminisme parental bien ancré et rigidifié. Cette hyper-responsabilisation (« hyper-auto-culpabilisation » déguisée), que le parent voudrait preuve de bonne volonté, de capacité d’introspection et de remise en question, est en réalité une manifestation de la pression endogène qu’iel s’inflige inadéquatement, ignorant alors la capacité de son enfant à être ou devenir qui iel est, en Être singulier. Évidemment, nous sommes tous source et fruit d’influences mais n’oublions pas que celles-ci sont diverses et variées : parentales, certes, mais également culturelles, sociétales, relationnelles, … génétiques aussi ! Rappelons-le brièvement, il y a ce qui est inné et ce qui est appris ; ou encore en d’autres termes : il y a les facteurs biologiques, génétiques et les facteurs environnementaux.  

 

 

Et puis, …il y a ce que l’on en fait !  

 

 

Se présenter ainsi (à soi puis aux autres) en unique et (hyper) responsable des comportements (in)adéquats de son enfant reviendrait à l’inscrire en position de « victime » dans ce fameux triangle dramatique théorisé par Stephen Karpmann ! Cela consciste donc à le priver de sa puissance, du pouvoir de faire des choix et de les assumer ! 

 

 

Mais évidemment le parent ne fonctionne pas ainsi de manière délibérée ! Là, également se jouent des influences, des pressions exogènes cette fois, que notre société individualiste cultive avec ses messages paradoxaux presque « schizophréniques » : « Il faut penser à soi et être un parent irréprochable », « il faut manger bio, limiter les émissions CO2, faire du home-made, favoriser le local, manger équilibré et varié, travailler, s’investir dans une ONG ou association collective… il faut conduire les enfants à leurs activités extra-scolaires, leur permettre de se sociabiliser, les éveiller aux langues étrangères, à la culture, au sport, à la musique ET en même temps leur consacrer du temps de qualité ! ». A peine stéréotypé, voici le dilemme social dans lequel certains parents du XXI siècle se retrouvent. Bref, la machine à culpabilité est activée via un perfectionnisme en perte de sens (en admettant qu’il en ait eu un, un jour !) 

 

 

Comment sortir de tout cela ? Comment reprendre le pouvoir sur ce qui nous échappe ? Comment (re)trouver une forme de sérénité ? Comment permettre à notre enfant de (re)devenir responsable et autonome ? Voilà l’enjeu de la guidance parentale. Il ne s’agira pas de vous dire ce que vous avez à faire ! Il ne s’agira pas de vous transmettre un manuel édicté ! Non !  

 

 

Il s’agira de vous accompagner dans la remise en sens de votre réalité. Il s’agira de vous permettre de vous interroger pour pouvoir choisir ! Car choisir, c’est investir ! 

 

 

Pour encore alimenter votre réflexion, voici le lien vers l'épisode 4 du Podcast : "Maman d'Aujourd'hui: Parents heureux, Enfants heureux ?" d'Isabelle Roskam.

 

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